Le dimanche ne proposait que 4 groupes. Pour toutes les raisons évoquées dans le post précédent (lieu excentré, pas de pass pour 3 jours, prix identiques pour le vendredi, le samedi et le dimanche alors que le dimanche il n’y avait que 4 groupes, l’absence d’une tête d’affiche fédératrice), il n’y avait pas grand monde. En plus, même s’il n’a pas plu, le vent était fort, ce qui rendait l’endroit un peu glauque…
C’est donc devant un maigre public transi de froid que s’est produit Gablé. Si en effet comme l’annonçait le programme, leur musique est difficile à décrire. Elle est assez originale, mêle habilement électro et l’acoustique, parfois un peu gadget (un morceau bâti avec des samples du jeu TV « Motus », le coup de la guitare jouée avec truc un monté sur un outil type tournevis électrique). Malheureusement, nos trois compères sont complétement perdus et statiques sur une scène trop grande pour eux. On les sent pas très surs d’eux et sans expérience de la scène. Le coup du tournevis électrique, qui pourrait être un truc assez rock’n’roll fait finalement juste rire un peu quand le mec sort son outil. Dommage car leur musique n’est pas inintéressante, manque juste un personnalité plus affirmée, notamment sur scène.
Pas grave car sur l’autre scène Belleruche entamait un set qui allait nous réchauffer. Leurs chansons jazzy mâtinées de hip-hop nous ont fait passer un excellent moment. Leur formation (une chanteuse glamour et charismatique, un guitariste au son velouté et un DJ efficace mais discret) fait que le superflu est banni. Juste de chouettes chansons qui swinguent, un son très organique malgré les boites à rythmes et autres samples, un belle réussite qui m’a fait louper le début du set de La Maison Tellier.
Je ne connaissais de la MaisonTellier qu’un morceau qui tournait pas mal sur Radio Nova, et qui n’avait rien d’emballant, un folk un peut terne. J’avais donc pas mal d’à priori et m’attendais à un folk mou un peu « verbeux ». Force est de constater que La Maison Tellier est constitué d’excellents musiciens, de toute évidence rompus à la scène et que leur musique se revendique, soit des grands noms de la chanson française (en effet les textes passent comme une lettre à la poste) mais aussi du folk et de la country US. Les cuivres et autres instruments acoustiques (banjo, contrebasse, guitare) apportent beaucoup de chaleur. Bref, on est plus près de Calexico que d’Hughes Aufray ! Nos amis Tellier sont aussi des grands blagueurs qui ne dédaignent pas les cheminement tortueux : le chanteur nous déclare qu’en apprenant que le festival se déroulait sur un ancien hooverport, il s’est demandé ce que pouvait bien être un hoverport (un hoverport, c’est l’endroit d’un port qui est réservé aux hovercraft, qu’on appellent en français des aéroglisseurs. De fait, c’était une des sorties du dimanche que d’aller voir l’hovercraft glisser sur les eaux vers l’Angleterre voisine) . Et de dire que ça leur faisait penser à la Californie (?!sic!), et d’enchaîner sur « Going to California », perle de l’album Led Zeppelin IV !! Partir de la plage du Portel balayée par les vents par une froide soirée d’octobre pour arriver en Californie !
Enfin, The Black Seeds clôturaient le festival. Très bon groupe de scène au talent indéniable, les néo-zélandais se font rares en Europe, il ne fallait donc pas rater l’occasion. Leur musique a quand même un peu le cul coincé entre funk et reggae. Quand c’est funk, c’est funk, quand c’est reggae, c’est reggae, voire dub. Ca ne débouche donc pas vers une musique très originale, ni créative. On ne va non plus cracher dans la soupe, ils nous ont fait passer un très agréable moment. Ca tombe bien, c’est tout ce qu’on leur demandait
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